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UDC du canton de Berne

Manfred Bühler élu au 1er tour!

Les délégués ont élu le candidat du Jura bernois à la présidence du parti hier soir à Belp lors d’une assemblée extraordinaire. Il succède au sortant Werner Salzmann.

Werner Salzmann a chaudement félicité Manfred Bühler nouveau président de l’UDC bernoise.

Philippe Oudot

 

C’est un véritable plébiscite que les délégués de l’UDC bernoise ont offert hier soir à Manfred Bühler. Les 375 délégués présents à Belp à cette assemblée extraordinaire - la 2e depuis le début de la pandémie - ont en effet confortablement élu le candidat du Jura bernois à la présidence du parti au 1er tour. Avec 211 voix, il a largement devancé ses deux challengers Samuel Krähenbühl, 112 voix, et Thomas Knutti, 52 voix. Il succède ainsi à Werner Salzmann, élu en octobre 2012, qui avait lui-même succédé à Rudolf Joder.

Mais avant d’en arriver à cette élection, Werner Salzmann a d’abord harangué ses troupes en ouvrant l’assemblée. Il a rappelé que l’UDC avait été le seul parti à défendre le pays contre l’accord institutionnel avec l’UE. Et si le Conseil fédéral a finalement renoncé à signer ce texte, c’est bien grâce à la mobilisation de l’UDC, qui l’a convaincu que c’était un mauvais accord.

Une mobilisation qui a également permis de faire échouer la loi sur le CO2, «qui était un mauvais compromis.» Alors que la gauche voulait mettre des bâtons dans les roues des automobilistes, «elle aurait mieux fait de regarder du côté de la Chine qui continue à construire des centrales à charbon!», a asséné le président sortant. Il a également fustigé cette gauche qui a déjà annoncé le lancement d’une initiative pour s’opposer à l’achat de l’avion F-35. Mais dans le fond, a-t-il martelé, elle est opposée à tout achat d’avions, opposée à l’armée, au pays: «La gauche veut en finir avec la démocratie directe, les socialistes rêvent d’un Etat qui s’occupe de nous. Avec la fin de l’accord institutionnel, nous avons gagné contre elle une bataille, mais la guerre n’est pas terminée, et la gauche ne lâchera rien!»

En tant que président du comité de nomination ,c’est le conseiller national et ancien président de l’UDC suisse Albert Rösti qui a présenté les trois candidats. A savoir le Jurassien bernois Manfred Bühler, maire de Cortébert, ancien député et ancien conseiller national; Thomas Knutti, de Weissenburg, petit village du Simmental, conseiller municipal de Därstetten et député; et Samuel Krähenbühl, d’Unterlangenegg, conseiller municipal de cette commune de l’arrondissement administratif de Thoune et aussi député.

 

Trois rusés politiciens

Le comité a examiné les candidatures et auditionné les trois prétendants. «Je peux vous certifier que tous les trois sont à même d’assumer un tel mandat», les qualifiant tous trois de «rusés politiciens». En quelques mots, il a rappelé que Manfred Bühler était parfaitement bilingue, que Samuel Krähenbühl s’exprimait parfaitement en français. Quant à Thomas Knutti, il ne parle certes pas le français, mais il s’est dit prêt à faire les efforts pour l’apprendre. Il a aussi souligné qu’une élection était aussi une compétition, et que tous trois ont dit qu’ils soutiendraient sans réserve le nouveau président.

Les trois prétendants avaient ensuite chacun six minutes pour défendre leur candidature, accompagné chacun d’un collègue pour les soutenir. C’est le député Martin Schlup qui est venu appuyer Manfred Bühler. Brossant un bref portrait, il a souligné que celui qui fut orphelin de père très tôt savait ce que travailler voulait dire, lui qui, très jeune, avait dû mettre la main à la pâte. Ce parfait bilingue a ensuite suivi le gymnase, à Bienne, puis l’Université à Berne. Et au niveau politique, Manfred Bühler, membre de l’UDC, est entré au Conseil municipal de Cortébert à l’âge de 19 ans. Elu au Conseil du Jura bernois en 2006, il a ensuite été élu au Grand Conseil en 2010, avant d’entrer au Conseil national en 2015.

De son côté, Manfred Bühler s’est engagé à tout faire pour renforcer l’influence du parti, à l’heure où la gauche et les Verts sabotent les fondements de l’Etat en faisant exploser les dépenses. «Il faut que l’UDC, qui est le plus grand parti, reprenne le leadership et se montre plus visible et plus efficace, en particulier en vue des élections cantonales du printemps prochain. Je m’engage pour le succès de notre parti et pour que les partis bourgeois conservent la majorité au Conseil exécutif!»

Thomas Knutti a souligné qu’il entendait rapprocher encore davantage le parti de la base, «pour que le peuple se sente vraiment représenté». La députée Andrea Gschwend a quant à elle assuré que «Thomas Knutti est un battant, un homme engagé qui dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit!»

Pour sa part, le député Andreas Schüpbach a défendu la candidature de Samuel Krähenbühl, un homme visionnaire, qui a su faire passer de nombreuses interventions au Grand Conseil.Le candidat d’Unterlangenegg s’est quant à lui engagé à défendre le canton, sa diversité régionale et linguistique. «Comme membre de Berne bilingue, je m’engage à défendre la Berne francophone, le Jura bernois et Bienne.» S’il devait être élu à la présidence, il a promis de tout faire pour renforcer les sections, «afin de pouvoir gagner les élections cantonales au printemps prochain. Mais on ne gagnera que si nous nous mobilisons comme nous l’avons fait le 13 juin dernier!»

Après sa brillante élection, Manfred Bühler a remercié ses deux challengers pour la campagne qu’ils avaient menée et a assuré qu’il serait le président de tous, et qu’il ferait tout pour conduire le parti sur la voie du succès.

 

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