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Max Robert ou l’homme qui a osé

La revue Intervalles rend hommage à Max Robert. Un personnage qui a marqué la vie prévôtoise.

Portrait de Max Robert, en 1951, alors âgé de 43 ans. Photo: Archives familiales/LDD

Par Aude Zuber

Visionnaire, culotté et amoureux inconditionnel de la cité prévôtoise. Voici les qualificatifs utilisés par Isabelle Lecomte pour décrire Max Robert. L’historienne de l’art belge a écrit deux textes sur le personnage qui se trouvent dans le nouveau numéro d’Intervalles. Le comité de la revue culturelle a présenté l’ouvrage hier au Musée jurassien des Arts, à Moutier. L’endroit n’a pas été choisi par hasard, puisque Max Robert est à l’origine de cette institution muséale, indique la conservatrice Valentine Reymond, qui a également apporté sa contribution à cette publication.

Passeur d’art
Le comité de la revue Intervalles a décidé de se focaliser sur le rôle de passeur d’art de Max Robert. «Dans cet ouvrage, sa carrière politique ne nous intéresse pas, mais nous mettons l’accent sur le typographe et éditeur qui a contribué au développement culturel de la région», explique Steve Richard, coauteur du numéro 103. Ce typographe de formation revient sur les beaux livres d’art, édités par Max Robert. «Pour comprendre son cheminement, il faut se souvenir que le papier et la typographie résultent d’une évolution vers la finesse, la beauté, le plaisir des yeux», précise Steve Richard. L’habitant de Corgémont déclare avoir eu le coup de foudre pour cet animateur des arts. «Je suis tombé sur des archives relatives à Max Robert, et j’ai immédiatement décidé de lui consacrer une monographie», relève-t-il.

Avec l’appui de sa fille
Pendant près de deux ans, il s’est alors mis à la recherche d’archives. «J’ai fouillé les fonds de Mémoires d’Ici, ceux du Musée jurassien des Arts ou encore ceux de l’atelier de gravure prévôtois. J’ai également pu avoir accès aux archives de la famille qui m’ont été grandement utiles.»

La fille cadette de Max Robert, Hélène Boegli-Robert, qui a ouvert l’album de photos de famille, estime que c’était le dernier moment pour faire ce genre d’ouvrage. «Une grande partie des amis de mon père, qui auraient pu témoigner, sont maintenant décédés», avertit-elle. Face à la sortie de cette publication, elle éprouve des sentiments partagés. «Je suis contente qu’on parle encore de lui aujourd’hui. Mais j’aimerais maintenant passer à autre chose.»

Dans sa contribution, Isabelle Lecomte met en avant la fidélité de Max Robert envers son frère Charles, emporté par une pleurésie, à l’âge de 36ans. «J’explique comment Max Robert s’y est pris pour que son frère artiste ne tombe pas dans l’oubli.»

Une audace
L’historienne de l’art se montre très impressionnée par le personnage. «Il a osé faire venir les œuvres de Paul Klee, àMoutier. Aujourd’hui, ce serait impensable», lance-t-elle. Et son collègue Steve Richard de compléter: «Max Robert a également fait preuve d’audace en promouvant l’art abstrait, à une époque où ce mode d’expression n’était pas encore très bien compris.» Pour conclure, les auteurs relèveront encore le rôle crucial que Max Robert a joué pour un grand nombre d’artistes, tels que Rémy Zaugg, Coghuf ou Georges Borgeaud.

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