Michel Schaer réélu à Saules, alors qu’un duel se prépare à Sonvilier

Par Dan Steiner

C’est le 5 octobre, dans la Feuille d’avis du district de Courtelary, que Marc Jean-Mairet a annoncé qu’il laisserait son siège de maire de Sonvilier libre dès le 1er janvier. L’infirmier de formation prendra en effet la direction du home médicalisé Le Temps Présent, à La Chaux-de-Fonds. Dont la charge, à laquelle s’ajoutera une formation en cours d’emploi, n’aurait plus été compatible avec celle que demande le rôle de maire.

En place encore deux gros mois, il n’a que deux petits regrets, ceux de ne plus être aux manettes quand aboutiront – peut-être – le projet de fusion des communes du Haut Vallon (Renan, Sonvilier, Saint-Imier, Cormoret et Courtelary) et celui du parc éolien des Quatre Bornes, avec le village de Val-de-Ruz. Le vote est prévu en 2019. Sinon, la mise en place de la crèche communale en 2013 (13 places) et le remplacement de personnes importantes au sein de l’administration auront, pour lui, été des dossiers marquants. Un chapitre (bientôt) refermé.

Elle connaît bien la maison
La personne amenée à lui succéder n’est pas encore connue. Mais ce soir était fixé le délai pour s’annoncer intéressé. Et c’est un duel auquel on aura affaire, puisque Rosemarie Jeanneret (49 ans) et Stéphane Rubner (57 ans), se sont portés candidats.

La première nommée aura ceci pour argument qu’elle connaît bien les rouages de la commune puisqu’elle en est la... vice-maire et la conseillère chargée des écoles, de la crèche et de l’énergie. Elle entend ainsi poursuivre à l’échelon supérieur ce qu’elle a déjà en mains au Municipal, dont elle fait partie depuis presque sept ans. «La crèche est le premier dossier que j’ai eu à traiter», se rappelle-t-elle. Et bien qu’elle «risque» d’avoir une éolienne devant la fenêtre de sa chambre à coucher, elle milite(ra) pour que le parc éolien se réalise. «J’y étais d’abord opposée, mais j’ai appris à le connaître. C’est un dossier qui vient de la terre», clame cette femme d’agriculteur.

Il est un touche-à-tout
En face, Stéphane Rubner, qui avoue que la mairie serait entre des bonnes mains avec elle, va tout de même mettre en avant ses qualités entrepreneuriales – il dirige Stevil Electronique SA – et de sociétaire assidu et altruiste pour tenter de remporter la mise. Assidu? «Je fais partie du Rotary Club, d’AtmosphereTipi, de Rally-Jura (réd: équitation), du FC, etc.» Et en tant que chef d’entreprise, son réseau de contact et aussi fourni et celui qu’il entretient...

Michel Schaer:«Des grandes choses s’en viennent»

Rester élu si longtemps dans la région implique souvent des élections tacites. Celle d’hier, pour la mairie de Saules, en était une. «Mais ce n’est que la deuxième fois que je ne suis pas combattu», note toutefois l’agriculteur Michel Schaer (photo d’archives Stéphane Gerber), nommé en 1998 à la place d’Estelle Grosjean, élue, elle, en 1990 pour 1991.

L’homme de 57 ans a toutefois hésité. Il aurait pu céder sa place si les bonnes personnes s’étaient présentées. Les projets en cours dans sa commune l’ont toutefois motivé à remettre la compresse pour un sixième mandat. Et demi, puisqu’il avait été intronisé six mois avant la fin d’une législature. «De grandes choses s’en viennent. On a par exemple acheté une grande parcelle. Si nous obtenons le feu vert de l’OACOT (réd: Office cantonal des affaires communales et de l’organisation du territoire), nous pourrons commencer à la viabiliser au printemps.» Pourrait ensuite pousser une dizaine de villas, une chance pour la commune d’attirer de nouveaux habitants.

Michel Schaer pourra aussi prendre en main le Plan général d’alimentation en eau, autre gros dossier. Pour ces affaires communales, il aura le renfort de sang frais en la personne de Joachim Stalder (1980, ingénieur informaticien), élu tacitement hier pour 2019/20 – à Saules, les élections de renouvellement ont lieu tous les deux ans –, en remplacement de Pierre-Luc Rudin, annulant ainsi les élections du 25 novembre.

Et au rang des satisfactions, ces deux dernières décennies? «La place de sports. Elle est toujours bien fréquentée, également par des jeunes des villages voisins. Et également le goudronnage de la charrière.» Quant aux fusions, celle qui a échoué avec Tramelan, Michel Schaer la jugeait trop grande. «Mais pourquoi pas pour de plus petites entités...»