Rencontres autour d’un bol de soupe

Joachim Besson

La deuxième édition du concours de soupes a eu lieu hier après-midi dans l’ancienne fabrique Howald. A l’initiative de l’InfoQuartier de Mâche, cinq cuisinières ont fait profiter au public de leurs talents culinaires. Les recettes étaient chacune issues d’une tradition gastronomique différente, propre à la Turquie, au Kurdistan, au Maroc et aussi à la Suisse. Le public a ainsi pu savourer des soupes aux pois, au yogourt, au poulet et à la menthe ou encore une soupe du chalet. Après la dégustation, tout le monde pouvait attribuer un certain nombre de points à chaque soupe, afin de déterminer quelle était la meilleure.

Dialogue interculturel

«Nous voulions donner aux gens du quartier une occasion de se rencontrer et de partager un bon repas, commente Fabienne Bartel, de l’équipe de l’InfoQuartier. L’idée nous est venue par un de nos collègues, qui avait assisté à un concours de soupes organisé à Bruxelles. Nous avons alors décidé de faire la même chose à Bienne.» Le premier concours a eu lieu l’année passée et avait attiré une septantaine de personnes. Le succès était à nouveau au rendez-vous cette fois-ci, entre 60 et 70 personnes sont venues déguster les potages dans une atmosphère décontractée et conviviale.

«En organisant ce repas, nous facilitons aussi le dialogue des cultures, explique Anna Mele, de l’InfoQuartier de Mâche. Les cuisinières ont préparé des spécialités de leur pays d’origine et les font découvrir aux autres. Je pense que partager un repas est l’un des meilleurs moyens de découvrir et d’échanger avec les autres.» «Nous avons fait jouer notre carnet d’adresses, en essayant de varier les horizons. Notre but était d’avoir un menu diversifié et de présenter de nouvelles cultures culinaires à chaque édition du concours», ajoute Fabienne Bartel.

La prochaine édition se tiendra au mois de novembre, à une date qui reste à déterminer. Si le succès se confirme, les organisatrices ont même dans l’idée de faire un livre de cuisine avec des recettes de soupes des quatre coins du monde, ou du moins de leur réserver un chapitre dans un éventuel futur ouvrage sur le quartier de Mâche.

Cuisinières et goûteurs

Une bonne partie des personnes présentes connaissaient déjà bien l’InfoQuartier et les événements qu’il organise, comme Mme Hamel, qui a cuisiné une délicieuse soupe marocaine. «C’est en amenant mes petits-enfants au centre de jeunesse que j’ai rencontré les organisatrices, raconte-t-elle. Elles m’ont parlé de leur projet de concours de soupes. Comme j’adore cuisiner, je me suis portée volontaire.» D’autres sont simplement venues pour faire plaisir à leurs papilles. «Ma femme a participé l’an passé. Je n’allais pas manquer un nouveau concours», glisse un «goûteur».

Une identité de quartier

Mais il n’y a pas que des habitués dans le public, se réjouit Anna Mele. «Il y a aussi des personnes que nous n’avons rencontrées que très récemment. Nous les avons informées que nous faisions ce concours. Aussi, lorsqu’il s’agit d’événements comme des repas, les gens en parlent facilement autour d’eux et emmènent leurs proches et amis.»

L’InfoQuartier a aussi profité de cet après-midi pour rendre les gens attentifs à ses autres activités, comme le marché aux puces, qui aura lieu la semaine prochaine. «Nous espérons ainsi atteindre des gens qu’il serait plus difficile de toucher par des canaux plus traditionnels, comme des flyers dans les écoles, par exemple», relève Anna Mele.

En organisant des manifestations pouvant toucher un nombre relativement important de personnes, l’InfoQuartier diversifie aussi ses activités, qui pendant un certain temps étaient surtout destinées à la jeunesse. «Avec ces événements, nous nous adressons à l’ensemble des personnes vivant dans le quartier, pas juste à un groupe précis. Nous voulons vraiment donner la possibilité aux gens de créer des liens et de donner une identité au quartier, qui est parfois perçu comme une vaste zone de transit. Au contraire, il peut vraiment y avoir de la vie», conclut Anna Mele.