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École obligatoire

Toute la formation bientôt réunie sous le même toit

Le gros morceau entamé lors de cette troisième journée de la session d’été du Grand Conseil a été la seconde lecture du texte de loi, qui regroupera aussi la scolarisation spécialisée.

Les articles régissant l’enseignement spécialisé seront intégrés dans la même législation que l’école obligatoire. LDD

Par Sébastien Goetschmann

La modification de la loi sur l’école obligatoire (LEO) a été très largement débattue, hier, en seconde lecture. Le principal changement consiste à y intégrer la scolarisation spécialisée, jusque-là considérée comme un élément de l’aide sociale. La compétence de ce domaine sera ainsi transférée de la Direction de la santé, des affaires sociales et de l’intégration (DSSI) à la Direction de l’instruction publique et de la culture (INC).

Sans en remettre nullement l’objectif en cause, Pierre-Yves Grivel, au nom de la Députation francophone, a tenu à mettre en garde sur le risque d’effets collatéraux. «Dans la région, nous craignons la disparition des cabinets de logopédie indépendants», indique-t-il. «L’enveloppe allouée à l’école obligatoire pour les mesures de pédagogie spécialisée renforcées ne va fort certainement pas être suffisante. Nous serons attentifs à cette problématique», assure le PLR biennois.

Pour la directrice de l’INC, Christine Häsler, cette législation remodelée est l’occasion de placer toute la formation sous le même toit et de permettre à l’école de garantir l’éducation pour toutes et tous. «Pour le Conseil exécutif, il est important que le système actuel, qui a fait ses preuves, perdure et que nous optimisions là où il est possible de le faire», précise-t-elle.

 

Encouragement des talents
La nouvelle LEO inscrit également en son sein l’encouragement des talents. Soit, la facilitation d’accès aux formations extra-cantonales ou privées pour les élèves possédant des talents particuliers sportifs ou artistiques, qui disposent d’une garantie de prise en charge des frais émise par le service compétent de l’INC. Les discussions se sont ensuite focalisées sur des éléments juridiques.

Relevons ici l’intervention de l’agrarienne Anne-Caroline Graber (La Neuveville), qui proposait un amendement avec sa collègue de parti Sabrina Geissbühler-Strupler (Herrenschwanden) et l’UDF de Münsingen Katharina Baumann-Berger, souhaitant offrir la possibilité aux parents d’envoyer leurs enfants de première année d’école enfantine plus tard le matin.

«Cela ne concerne que les enfants de quatre ans, qui pourraient débuter les cours à 9h au lieu de 8h», explique la Neuvevilloise. «Dans les faits, une notice de l’INC permet déjà une certaine souplesse, et les enfants de quatre ans ne sont pas obligés de suivre la première année d’école enfantine», rappelle Karin Fisli (PS, Meikirch). «Notre parti rejette cet amendement, car cela compliquerait l’organisation des transports scolaires et prétériterait les élèves qui manqueraient une partie de la journée. Cela n’amènerait que des difficultés supplémentaires d’intégration dans la classe.» La soumission a été balayée par 128 non, 25 oui et 3 abstentions.

Sous la houlette de l’UDC Samuel Krähenbühl (Unterlangenegg) une minorité de la Commission de la formation (CFor) a également essayé de s’immiscer dans l’établissement des plans d’études, par le biais financier. Il demandait en effet à ce que les décisions concernant les disciplines, les objectifs et les contenus de l’enseignement tombent dans les mains du Grand Conseil si elles devaient outrepasser les compétences financières du Conseil exécutif. Tentative politique réprouvée par la majorité du législatif.

 

Ecole à journée continue
Un autre point qui a suscité les échanges concerne l’Ecole à journée continue. La majorité de la CFor propose d’ajouter un alinéa mentionnant que «la prise en charge des enfants est assurée par une personne disposant des aptitudes et de l’expérience nécessaires dans la prise en charge d’enfants». «Le problème est que cette inclusion affaiblit l’Ordonnance actuelle, qui exige que 50% au moins du personnel soit formé, en fixant une exigence minimale plus basse», explique Peter Gasser (PSA, Bévilard), qui préfère donc conserver le droit en vigueur, tout comme les pétitionnaires du Syndicat des services publics et de l’Association des écoles à journée continue (lire LeJDJ d’hier).

Au final, les députés ont rejeté l’ajout de cet alinéa, suivant également l’avis de la minorité de la CFor, qui était également celui de l’exécutif, sur tous les articles concernant l’EJC. Ainsi, le gouvernement devra «édicter des prescriptions minimales régissant les normes de qualité relatives notamment à la formation du personnel et aux locaux ainsi que des prescriptions minimales régissant la gestion de la qualité».

Les échanges ayant été animés, la loi n’a pas pu être votée dans sa totalité, hier soir.

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