Michael Bassin
Trente-neuf mois de prison ferme. C’est la peine à laquelle a été condamné, hier, un Romand par le Tribunal régional à Moutier. L’homme a été reconnu coupable de trafic de méthamphétamine, sous forme de pilules thaïes et de crystal, ainsi que d’infractions à la Loi sur la circulation routière (conduite sans permis) et à la Loi sur les armes (détention d’un poing américain et d’une matraque télescopique).
Le prévenu, un homme flirtant avec la quarantaine, s’est notamment rendu à deux reprises en République Thèque pour acquérir du crystal et l’a ensuite revendu en divers endroits de Suisse. La présidente du tribunal à trois juges, Agnès Schleppy, a souligné hier que la quantité de crystal pur remise par le prévenu à des tiers était très importante. Celle-ci atteint en effet 24 fois la quantité faisant passer, aux yeux des autorités judiciaires, un trafic dans la catégorie des «cas graves».
Pas impliqué dans un labo
Le coupable – qui contestait certaines quantités et certains prix d’achat – se trouve en prison depuis son arrestation, en mars 2015. Il s’était fait pincer au volant de sa voiture à La Cibourg, raison pour laquelle le procès s’est tenu au Tribunal régional à Moutier. Le procureur réclamait 45 mois ferme, la défense plaidait pour 20 mois et invitait le tribunal à examiner la question du sursis (notre édition du 8 novembre).
Hier, le jugement a été rendu en l’absence du principal intéressé qui avait demandé une dispense de comparaître. Dans ses explications, la présidente du tribunal a repris point par point toutes les infractions. Au final, le tribunal reproche au trafiquant de drogue d’avoir acquis 196 pilules thaïes et d’en avoir remis 111 à des tiers (2,13 grammes purs de méthamphétamine), le reste ayant été utilisé pour la propre consommation du prévenu.
Mais, surtout, le tribunal retient que l’homme jugé a acquis 474grammes de crystal et en a remis 419 à des tiers. Ce qui, à un taux de pureté de 69%, correspond à quelque 290 gr. purs.
Le tribunal a, dans les grandes lignes, suivi l’acte d’accusation formulé par le Ministère public. Une exception est toutefois à signaler. Tandis que le procureur accusait l’homme d’avoir monté, en compagnie de tierces personnes, un laboratoire dans le canton de Vaud pour la fabrication de méthamphétamines, le tribunal estime qu’un doute subsiste sur ce point. Il l’a donc libéré de cette prévention.
Trafic avec la Tchéquie
D’une manière générale, Agnès Schleppy a souligné «l’énergie criminelle» du prévenu qui a mené son trafic «sur plusieurs mois et de manière crescendo». Selon elle, il ne fait aucun doute que l’homme avait la ferme volonté de monter un gros trafic et, pour se faire, qu’il s’était lancé dans une activité transfrontalière, en l’occurrence avec la République Tchèque.
Tant la défense que le Ministère public prendront le temps d’examiner la décision du tribunal dans le détail avant de décider de faire appel ou non du jugement.
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