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Justice

Un conteur condamné

Un prévenu, domicilé à Courtelary, a été entendu par le Tribunal régional du Jura bernois-Seeland au sujet du refus de port du masque. L’audience a débouché sur une amende.

Hier, le Tribunal de première instance du Jura bernois-Seeland s'est prononcé sur un délit relatif au port du masqus. ARCHIVES

Par Alexandre Wälti

Le Tribunal régional du Jura bernois-Seeland a rendu un jugement pour refus de port du masque dans les transports publics, hier à Bienne. Le 11 juillet 2020, Andreas Vettiger rentrait chez lui quand une patrouille de police des transports publics l’a interpellé aux alentours de 23h. Les faits surviennent 10 jours après l’entrée en vigueur du port du masque obligatoire dans les trains, prononcée par le Conseil fédéral. Raison de la verbalisation: il ne porte pas de masque dans le wagon. Il reçoit une mise en accusation le 19 octobre 2020. Suite à quoi il la conteste et dépose une déclaration officielle auprès de la police cantonale.

Hier matin, le Ministère public a entendu le prévenu en première instance durant plus de trois heures. Georges*, employé de la police des transports, a également pu rendre compte de la situation. Au moment des faits, Andreas Vettiger, conteur et comédien domicilié à Courtelary, est d’abord surpris par la réaction des policiers et présente un exemplaire de l’Ordonnance sur les mesures destinées à lutter contre l’épidémie de Covid-19 en situation particulière. «J’ai montré l’article qui évoque les raisons particulières valables pour une exemption et j’ai expliqué les miennes aux agents», détaille le prévenu lors de son audience devant la juge. Par la suite, il ajoute encore que «Georges a bloqué la porte d’entrée avant le départ du train et qu’il m’a poussé sur le quai» .

Raisons particulières
Cette bousculade a également interpellé la juge Silvia Holzer-Zaugg. «J’insiste sur le fait que nous avons repoussé et non poussé Monsieur Vettiger qui prétend être tombé», souligne Georges dans la salle d’audience du Tribunal régional. De son côté, le policier neuchâtelois rappelle qu’il «n’a rien contre Monsieur Vettiger et qu’il aurait préféré ne pas se retrouver face à lui devant une juge».

La tension est retombée progressivement dans la salle d’audience au moment des questions d’Andreas Vettiger à Georges. «Avez-vous compris mes raisons particulières pour ne pas porter le masque?», a-t-il interrogé. «Personnellement, je n’ai pas compris à l’époque puisque je parle mieux français qu’allemand», a avoué le témoin. Il a toutefois ajouté que «mon collègue bilingue a lu votre justificatif et constaté qu’il ne s’agissait pas d’une raison valable conformément à la loi en vigueur à l’époque». Suite à cet échange, Andreas Vettiger a insisté sur le fait qu’il «n’est pas anti-masque et le porte uniquement lorsqu’un wagon est plein». Au soir de l’infraction, le train était en effet peu rempli comme l’a confirmé Georges dans ses déclarations.

Condamnation pécuniaire
Cette nuance par rapport au taux de remplissage du train n’a pas retenu l’attention de la juge en charge du dossier. Lors du verdict, l’autorité publique a insisté sur l’invalidité des «raisons particulières» évoquées par Andreas Vettiger. En effet, l’Ordonnance fédérale sur les mesures destinées à lutter contre l’épidémie de Covid-19 en situation particulière stipule clairement la nécessité de montrer un certificat médical valable.

Andreas Vettiger a ainsi été condamné en première instance à une amende de 400 fr. et à 1400 fr. pour les frais de justice. Reste la possibilité pour le prévenu de faire recours devant l’instance judiciaire supérieure dans les 10 jours à venir. L’artiste du Vallon réfléchit encore à cette possibilité. *prénom d’emprunt

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