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Kin-ball

Un trio biennois d’expérience

Les trois joueuses du KB Bienne retenues pour participer à la Coupe du monde avec la Suisse ont, de par leur vécu, un rôle important dans une sélection en reconstruction.

Les Suissesses enchaînent les matches de préparation avant de se rendre à fin octobre en France, vers Nantes, pour y disputer la Coupe du monde.

par Sélim Biedermann

Si le kin-ball n’est pas un sport encore très répandu en Suisse, les parties alémanique et italienne du pays ainsi que le Valais et le Jura ne possédant aucune équipe inscrite au championnat, il est en revanche bien implanté dans notre région, sur les rives des lacs de Bienne et de Neuchâtel principalement. Pas si étonnant dès lors, bien que cela soit à souligner, que trois joueuses du KBBienne – 3e de la dernière saison, où il s’est hissé jusqu’en finale – se soient vues retenues pour prendre part à la Coupe du monde, qui se tiendra du 28 octobre au 2 novembre.

Mais sur les 11 que compte l’effectif national féminin désigné pour se rendre vers Nantes, précisément aux Ponts-de-Cé, le trio seelandais ne se fond pas dans la masse. Non, autant la Reconvilieraine établie à Anet Xenia Sollberger que ses coéquipières biennoises Nadia DeDonno et Camille Spiri jouent un rôle clé dans un groupe en reconstruction. «Les trois, nous sommes les vieilles de l’équipe! Ou plutôt les plus expérimentées», sourit la première nommée du haut de ses... 21 ans.

«Un beau challenge de tirer tout le monde vers l’avant»
Il s’agit par conséquent d’encadrer au mieux les filles ayant rejoint la sélection après la précédente Coupe du monde, qui s’est déroulée en 2017 au Japon du côté de Tokyo – avec une 10e place de la Suisse – et a été synonyme de la fin d’une génération chez les Helvètes spécialistes de ce ballon on ne peut plus original mesurant 1,2 m de diamètre mais ne pesant que 1 kg. «Notre rôle est hyper intéressant. C’est un beau challenge de tirer tout le monde vers l’avant», souligne Xenia Sollberger. «Nous ne sommes pas beaucoup dans l’équipe, il faut donc que chacune puisse donner son maximum dans un contexte pour la plupart nouveau et totalement différent de ce dont elles ont l’habitude.»

Une mission passionnante, certes, mais pas évidente. «Le plus difficile est de parvenir à transmettre l’expérience que l’on a pu acquérir», relève la Jurassienne bernoise exilée dans le Seeland, qui va disputer déjà sa troisième Coupe du monde–elle était toutefois remplaçante lors de la première, à Madrid en 2015, pour ses débuts en sélection. «Il n’est pas aisé de faire se rendre compte aux nombreuses jeunes joueuses de ce qu’on va vivre et de les préparer à cela.»

Nadia De Donno, 27 ans, et Camille Spiri, 26 ans, elles, le savent bien pour «goûter» également au niveau international depuis plusieurs années. «Mon rôle ne change pas grand-chose sur le terrain, il est surtout important en dehors des matches», glisse la capitaine helvétique, soit l’aînée du trio provenant du KBB. «Il faut savoir se montrer présente pour les joueuses, les écouter si elles ont quelque chose sur le cœur et faire en sorte que tout se passe bien dans l’équipe», ajoute Nadia DeDonno.

Il n’en demeure pas moins que les trois «sages» doivent aussi servir de modèle sur l’aire de jeu de 20m2. «J’appréhende ma fonction particulière, car cela fait maintenant deux ans qu’on me l’attribue et que mes gestes ne sont pas encore très naturels», souffle pour sa part Camille Spiri, qui occupe le poste à haute responsabilité de «rapprochée». «Mais, comme toujours, je vais me donner à 200%, avec l’objectif de concéder le moins de fautes directes possibes.»

Week-end dans la région
Grâce notamment à ses Biennoises, la Suisse pourra légitimement viser une qualification en poule A dans un petit mois en France. Pour ce faire, elle devra dominer l’Espagne, l’Allemagne et Hong-Kong dans son premier groupe – les parties opposent trois formations. «Notre but principal réside dans la gestion de la pression. La clé de notre réussite sera en effet de garder le contrôle, de nous-mêmes, de nos jeux, de nos stratégies et de tout ce qu’il se passe hors du terrain», reprend Xenia Sollberger, quant à elle capitaine de cellule, terme désignant chacun des deux groupes de quatre joueuses qui se succèdent durant une rencontre. «Je sais que nous en sommes capables. Nous avons travaillé très dur pour ça et consenti à beaucoup de sacrifices.»

Celle qui mettra durant quelques jours son costume d’assistante socio-éducative de côté est convaincue du potentiel de cette équipe de Suisse new-look. Mais «c’est uniquement en ne formant qu’un que nous  arriverons à montrer réellement le fruit de nos efforts et, ainsi, atteindrons notre objectif». C’est pourquoi les as helvétiques du kin-ball enchaînent les matches de préparation. Sans oublier les activités «plutôt fun», se réjouit Xenia Sollberger, prévues ce week-end à Bienne, Tavannes, Malleray et Neuchâtel dans l’idée de resserrer encore les liens entre elles.

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