Une attaque qui soulève nombre de questions

par Philippe Oudot

L’affaire n’avait pas fait de bruit: en début d’année, le Centre fédéral de requérants d’asile (CFA) de Lyss/Kappelen avait subi une attaque. Aucune information n’avait filtré. Un silence dénoncé par le député Andreas Hegg (PLR), qui avait interpellé le gouvernement à ce sujet. Soulignant qu’elle avait sans doute été perpétrée par des autonomistes de gauche pour améliorer la situation des requérants d’asile, il constatait qu’en raison des dégâts, les lieux avaient été rendus inutilisables pour l’hébergement.
De ce fait, un centre d’accueil temporaire a été installé dans la caserne de Boltigen, «et des conteneurs supplémentaires doivent également être installés sur le site du CFA de Lyss pour accroître les capacités d’accueil». Dans son interpellation, l’élu voulait savoir pourquoi ni les communes de Lyss et Kappelen, ni le public n’avaient été informés rapidement de cette attaque.
Il demandait aussi si les auteurs avaient été arrêtés et quels étaient les coûts occasionnés par cette attaque.

Temporairement fermé
En fait, relève le gouvernement, le CFAétait temporairement fermé depuis novembre 2019; le bâtiment n’hébergeait donc pas de requérants lors de cette attaque. Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a immédiatement alerté les postes d’intervention compétents. Mais «comme cet incident n’avait, à ce moment-là, pas de conséquences directes sur les communes abritant un CFA, le SEM a décidé de ne pas les informer dans l’immédiat», tout comme le public. Il avait justifié ce silence en expliquant que «cela aurait servi les intérêts des auteurs de l’attaque et attiré encore plus l’attention sur leurs revendications».
Ace jour, poursuit le Conseil exécutif, les investigations de la police n’ont pas encore permis d’identifier les auteurs. Il indique toutefois qu’il émane sans doute de milieux d’extrême gauche, à en croire une interview anonyme du collectif qui a revendiqué cette attaque.

Facture salée
S’agissant du montant des dommages occasionnés au bâtiment, l’Office des constructions et de la logistique les évalue à environ 800000francs. S’y ajoutent environ 50000francs par mois pour la surveillance du site. Quant à l’hébergement de Boltigen et aux conteneurs provisoires de Kappelen, ils servent surtout à améliorer la mise en œuvre des recommandations de l’Office fédéral de la santé publique dans le contexte de la pandémie de Covid-19.
Le gouvernement note également que les conteneurs provisoires de Kappelen ont été nécessaires pour trois raisons: les travaux (prévus), la pandémie de Covid-19 (capacités) et l’acte de vandalisme. Les coûts liés à ces installations provisoires (environ 1,5 million de francs) sont répartis proportionnellement entre ces trois facteurs.
Il indique enfin que les travaux de rénovation et d’assainissement des bâtiments du CFA de Kappelen, dont ceux du bâtiment endommagé, seront effectués d’ici à l’été 2021 selon la planification.