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Bienne

Une cascade de créations artistiques en ligne

La Haute Ecole des Arts de Berne donne carte blanche à ses élèves et un espace virtuel en décembre, dans le but d’aider les artistes frappés de plein fouet en ce moment.

La créativité des élèves de la Haute école des arts est mise à contribution durant toute la période de l’Avent. Archives

Simon Petignat

Depuis les dernières mesures prises par le Conseil fédéral, la scène culturelle bernoise s’est vue fortement inhibée. Fermeture temporaire et indéfinie des théâtres, des cinémas, des salles de concert... Le temps semble suspendu en ce début d’hiver. Une situation que la direction de la Haute école des arts (HKB) de Berne, solidement ancrée à Bienne et dans le réseau culturel régional, considère avec la plus grande inquiétude. Tant pour remédier au ralentissement de la culture dans le canton que par esprit de solidarité envers les artistes, elle a décidé de lancer un projet baptisé «L’heure blue».

Pour ce faire, l’institution a lancé un appel à contributions artistiques à l’ensemble de ses effectifs (alumni et corps enseignant compris), incluant toutes les disciplines enseignées en son sein: musique, arts visuels, design, théâtre, littérature et conservation. Les brèves créations seront rendues visibles en ligne durant le mois de décembre sur la page du site internet de l’école prévue à cet effet. Chacune et chacun des participants dont l’œuvre sera retenue se verra attribuer un montant de 300 francs net. «L’idée était de faire une action pour la culture pendant le confinement, de créer une fenêtre et d’offrir une possibilité alternative aux artistes», déclare Marie Caffari, directrice de l’Institut littéraire à Bienne, une section de la Haute école des arts de Berne. Quant à Thomas Beck, le directeur de la HKB, il affirme que ce projet «donne une voix et un visage à l’interdiction culturelle».

Une œuvre par crépuscule

Malgré l’intervalle de temps plutôt bref entre l’appel à créations et le délai de remise (moins d’une semaine), l’institution a déclaré dans un communiqué n’avoir reçu pas moins d’une centaine de contributions, une quantité inattendue qui répond néanmoins à la vigueur créative escomptée, ce qui n’est pas sans réjouir Marie Caffari: «Nous savions qu’il y aurait des propositions mais nous ne nous attendions pas à ce qu’il y en ait autant. C’est vraiment super!»

À ce jour, 31 productions ont été sélectionnées par une commission constituée pour l’occasion. Elles seront disponibles aux internautes dès ce soir à partir de 18 heures, les unes après les autres et ce, jusqu’à la fin de l’année. La durée de visibilité d’une œuvre sur la page s’étire à 24 heures. En effet, le rythme des publications se veut cadencé et les contributions des participants ont été demandées sous la forme de courtes vidéos afin que la forme de l’exposition virtuelle corresponde au fond dynamique et diversifiant du projet. «Nous voulions marquer une présence et rompre avec le silence actuel. Nous avons cherché à mettre en valeur un côté immédiat, spontané et non pas une archive ou une reconstitution virtuelle de situation muséale», continue Marie Caffari.

Ne remplace pas un public

À l’instar des autres écoles, la pandémie a poussé la HKB à revoir bon nombre de ses modalités d’enseignement. Marie Caffari estime qu’à l’Institut littéraire, ils se sont organisés de sorte «que le réseau reste vivant». L’été passé, les travaux de bachelor des étudiantes et étudiants en littérature ont trouvé une audience sous la forme de podcasts. La directrice ajoute que malgré le fait que ces moyens de présentations se sont révélés intéressants, ils ne remplacent en aucun cas une interaction avec le public, expérience formatrice et importante inscrite dans la plupart des programmes académiques proposés par la Haute école des arts de Berne.

Mots clés: Bienne, Culture, HKB, Berne, Arts

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