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Asile

Une intégration qui n’est pas si simple

Jugeant nécessaire d’intégrer rapidement les réfugiés et personnes admises provisoirement dans le marché du travail, le député Nathan Güntensperger avait interpellé le gouvernement

L’insertion des étrangers et réfugiés admis à titre provisoire sur le marché du travail reste difficile. A-Keystone

Philippe Oudot

Le flot de réfugiés qui déferle sur l’Europe en provenance de Syrie, d’Irak ou d’Afghanistan inquiète le député biennois Nathan Güntensperger (pvl). Dans une interpellation déposée en septembre dernier, il constatait qu’une partie d’entre eux disposaient d’une bonne formation, mais que celle-ci n’était pas par reconnue en Suisse ou dans le canton.

«Il faudrait intégrer le plus vite possible ces personnes au marché de l’emploi dans le domaine dans lequel elles sont déjà formées», soulignait-il.

Du coup, il faudrait leur permettre d’adapter rapidement leurs connaissances au niveau des exigences d’une formation suisse équivalente. Pour l’élu vert libéral en effet, «plus une insertion dans le marché de l’emploi est réussie, moins ces personnes finissent à l’aide sociale», affirmait-il.

Qui plus est, cet apport permettrait même de remédier en partie au manque de main-d’œuvre qui existe dans certains domaines.

Aussi voulait-il savoir si les réfugiés reconnus et ceux admis à titre provisoire pouvaient sans réserve suivre une formation, et notamment sous forme accélérée, afin d’acquérir un titre reconnu dans leur domaine professionnel.

L’école pour tous

Quel que soit leur statut – réfugiés reconnus, réfugiés admis à titre provisoire ou étrangers admis à titre provisoire (voir «Réfugié, admission provisoire, de quoi parle-t-on?») – «les enfants et adolescents ont le droit et l’obligation de fréquenter l’école obligatoire».

Ils ont ensuite les mêmes possibilités de formation que les élèves suisses, pour autant qu’ils remplissent les conditions d’admission. «Ils peuvent ainsi entrer au gymnase si la scolarité accomplie dans leur pays est suffisante ou s’ils fréquentaient déjà un lycée.»

S’agissant de l’insertion professionnelle, le gouvernement précise que les employeurs peuvent obtenir une autorisation de travail pour les titulaires d’un permis F, autorisation également requise pour un apprentissage.

Reste que beaucoup d’entreprises y renoncent, «rebutées par les obstacles administratifs de sorte que les jeunes adultes admis provisoirement ont souvent de la peine à trouver une place. Les chances d’obtenir un emploi sont plutôt réduites», constate le gouvernement.

Mêmes possibilités

Quant aux réfugiés reconnus ou admis à titre provisoire, ils disposent des mêmes possibilités que les titulaires d’un passeport à croix blanche. Et s’ils sont en Suisse depuis au moins cinq ans, ils ont également droit à des subsides de formation, ce qui n’est pas le cas pour les étrangers admis à titre provisoire et aux requérants d’asile.

En ce qui concerne l’insertion professionnelle des requérants mineurs non accompagnés (RMNA), le gouvernement constate qu’elle pose problème, même si une grande partie d’entre eux obtiendront le statut de réfugiés ou seront admis à titre provisoire. Il estime donc «nécessaire de prendre des mesures pour faciliter leur insertion professionnelle dès lors que la majorité de ces jeunes demeureront sans doute dans le canton à long terme».

S’agissant de la question de la reconnaissance des diplômes, le Conseil exécutif rappelle que c’est le Secrétariat d’Etat à la formation et à la recherche et à l’innovation (SEFRI) qui est compétent pour la reconnaissance des diplômes et certificats étrangers dans les domaines de la formation professionnelle et des HES.

Le gouvernement précise que dans des cas particuliers, l’autorité cantonale peut écourter la durée de la formation professionnelle initiale pour les personnes qui ont déjà un bagage préalable.

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