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Bienne

Vers un nouveau quartier?

Un ancien citoyen biennois imagine le futur du site de la gare des marchandises. Il y voit de nouveaux logements, une gare et une jonction avec l’autoroute.

En tant qu’habitant de la région, Korab Rashiti veut voir la ville de Bienne briller et devenir un poumon économique. Yann Staffelbach

Par Jérôme Burgener

L’idée de Korab Rashiti circule depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux. Cet ancien Biennois, «j’y suis né et j’y ai vécu toute ma vie», établi depuis peu à Gerolfingen, souhaite tout simplement que le gigantesque terrain situé à la gare des marchandises devienne un deuxième centre pour la ville de Bienne. Il détaille: «J’habitais aux alentours étant enfant. Je pense qu’il faut débuter avec un grand parc, un nouvel espace de détente, ouvert à tous.»


Une première étape, pour ensuite se diriger vers une vision bien plus ambitieuse. «A terme, j’aimerais y trouver des habitations, pour toutes les bourses. Des entreprises et des lieux culturels. Finalement, je vois bien ce terrain délaissé devenir le second poumon de la ville de Bienne», explique ce manager risque, sécurité et qualité.


Jonction avec l’A5
Korab Rashiti rappelle que la ville est coupée en deux par la gare des marchandises sur son axe nord-sud. Il imagine donc une nouvelle gare ferroviaire «pour les habitants des quartiers est» et une jonction avec l’autoroute A5, directement depuis la zone des Tilleuls: «Je pense qu’il s’agit d’une proposition concrète pour réduire le trafic urbain.»
Mais pourquoi l’ancien Biennois s’intéresse tant à une ville qu’il a quittée il y a moins d’un an? «Avec mon épouse, nous cherchions un bien immobilier et l’offre en ville ne nous satisfaisait pas. Peut-être qu’avec un tel quartier, nos vœux auraient pu être exaucés.» Il complète: «Ce n’est pas parce que je n’y vis plus que je n’ai pas d’envies et de visions pour cette ville. Si Bienne rayonne à nouveau, c’est bon pour toutes les communes de l’agglomération. C’est un cercle vertueux. Ne penser le futur que pour sa commune d’habitation n’a aucun sens à l’heure actuelle.»


Pas question, pour le moment, de présenter une feuille de route claire pour la réalisation du projet:«Je veux lancer le débat. Je voudrais bien prendre contact avec le maire de la ville,  Erich Fehr, pour lui soumettre la proposition afin qu’il engage ses compétences pour définir si un tel projet est envisageable.»


Pas de clivage politique
Korab Rashiti veut à tout prix éviter que son projet soit pris en otage par un parti politique biennois:«Nous arrivons à la fin d’un cycle dans lequel les camps politiques s’opposent systématiquement aux propositions des autres. Il faut que les citoyens participent, quelle que soit leur appartenance.»


Pour justifier la faisabilité d’un tel projet, Korab Rashiti cite les transformations effectuées entre le Palais des Congrès et la gare des marchandises: «Il existe un vrai potentiel de développement urbain. En cherchant un peu sur internet, on peut trouver une amorce de l’urbanisation de la gare des marchandises.» Il fait référence à un projet de fin d’étude du bureau Clément Architecte, basé à Bienne.


Korab Rashiti est conscient que la création d’un nouveau quartier à Bienne implique de nombreux acteurs et des coûts: «On peut imaginer que des partenaires privés financent les bâtiments et que la Ville paie pour les infrastructures. Ainsi, les contribuables n’auront pas à trop mettre la main au porte-monnaie.»


Le rôle le plus important des autorités biennoises se situe ailleurs: «Il faut qu’elles facilitent toutes les procédures administratives et qu’elles veillent à ce que les prix ne s’envolent pas. Elles fixent un montant maximal.»


Korab Rashiti conclut: «La population suisse atteindra les 10 millions à l’horizon 2050, il faudra bien loger toutes ces personnes. Alors, pourquoi ne pas attirer les bons contribuables à Bienne?»

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