Waf-waf, Lohann vire en tête!

Blaise Droz

Tavannes n’est pas qu’un petit village paisible, c’est aussi le lieu de résidence d’un multiple champion suisse et même champion d’Europe depuis le mois dernier.

Un grand Monsieur de tout juste 14 ans qui cumule déjà un passé de dix ans dans son sport de prédilection, le canicross.

Ses titres sont déjà nombreux. Champion suisse, Lohann Steiner l’à déjà été six fois, en 2011 puis de 2013 à 2017. A deux reprises il est monté sur la deuxième marche du podium et à deux reprises encore sur la troisième marche. Dix podiums en dix ans, rares sont ceux qui peuvent en dire autant. A Tavannes, Lohann Steiner n’est déjà plus un inconnu depuis longtemps. En 2013 déjà, il faisait partie des lauréats des Mérites tavannois, une sympathique manifestation pilotée par la municipalité et son responsable de la culture et des sports, Marcel Wuthrich.

Cette année, il aurait pu rester dans le rang, force de l’habitude oblige. Mais les 14 et 15 octobre derniers Lohann Steiner était à Santa Maria di Maggiore en Italie où il a raflé le titre de champion d’Europe dans la catégorie Cadets. Toujours en canicross bien sûr et avec son fidèle compagnon de victoire, Pumba, un chien puissant et généreux de 6 ans.  Alors du coup, Lohann a été une fois encore convié au Royal tavannois pour participer à la cérémonie 2017 des mérites sportifs tavannois. (voir ci-dessous).

Son partenaire a du chien
Le chien Pumba n’est également pas n’importe qui. Il est de la race dite European Slide dog (ESD), des chiens qui ont glâné  leurs gènes chez les lévriers et  différents chiens de chasse ainsi que chez les nordiques,  huskies et malamutes, afin que l’ensemble leur confèrent vitesse, puissance et endurance. 

A Tavannes, la famille Steiner n’a pas de chiens. L’élevage d’animaux de sport est affaire de spécialistes et Lohann à la chance de pouvoir compter sur la Prévôtoise Séverine Boillat.

C’est elle qui est la vraie patronne de Pumba et à qui Lohann voue une grande reconnaissance. Il faut dire que la région jurassaienne est en quelque sorte le bassin naturel du canicross estival en Suisse. D’ailleurs la fédération nationale de ce sport est présidée par le Prévôtois Thierry Charmillot, un autre grand sportif de cette discipline. 

Finesse et endurance
Mais au fait, qu’est-ce que le canicross? Un sport où un chien puissant tire de toute sa fougue le bipède moins doué que lui accroché à sa laisse? Oh que cette idée est réductrice. Le couple homme-animal fonctionne en véritable symbiose mais il appartient toujours à l’humain de donner la cadence et la direction en parlant à son chien. L’animal ne connaît pas le tracé, ce n’est pas lui qui lit les signaux de direction, ce n’est pas lui qui sait la longueur du trajet à couvrir.

Des ordres clairs
«Qui veut voyager loin ménage sa monture» telle est l’une des règles d’or du canicross. L’autre règle fondamentale consiste à indiquer clairement au chien s’il faut tourner à gauche, à droite ou filer tout droit. Si le tandem homme animal n’est pas parfaitement au point, ce sont des secondes perdues à chaque virage et à chaque obstacle.

L’endurance de l’un et de l’autre est bien entendu également fondamentale, mais puisque la machine humaine est par nature moins vigousse que celles de nos cousins à quatre pattes, les chiens les plus jeunes et vigoureux forment des tandems avec des coureurs à VTT. Ensuite, ils sont encore parfaits pour faire la paire avec des coureurs à pied.

Sportif accompli, Lohann compte bien continuer dans cette discipline qui lui convient à merveille, aussi longtemps que possible, même s’il s’agit d’un sport qui ne rapporte absolument rien d’autre que de la reconnaissance et du respect. Ainsi, l’écolier n’a pas eu de difficulté à convaincre les profs de l’école secondaire de Tavannes de lui octroyer un congé exceptionnel pour son déplacement en Italie. Sans cette largesse dont il est très reconnaissant, il ne serait tout simplement pas devenu champion d’Europe.