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«Un projet de JO nous ferait du bien»

Ralph Stöckli remplace Gian Gilli pour devenir le nouveau chef de mission à Swiss Olympic

Au terme des Jeux de Sotchi, un changement s’est produit à Swiss Olympic: Ralph Stöckli, ex-curleur, devient le chef de mission. Keystone

Sportinformation

Au terme des Jeux olympiques de Sotchi, une relève de la garde a eu lieu chez Swiss Olympic. Ralph Stöckli (37ans) succède à Gian Gilli et devient le nouveau chef de mission. Le Saint-Gallois est le plus jeune chef de délégation de tous les temps. Ancien médaillé de bronze aux JO de Vancouver en curling, il se confie.

Le sportif Ralph Stöckli n’a jamais annoncé son retrait officiel de la compétition. Un retour est-il encore possible?
Je ne peux pas aujourd’hui m’imaginer revenir sur la glace. Après Vancouver, j’ai mis toute mon énergie dans mon boulot et je voulais passer plus de temps avec ma famille. Mon travail est génial. Je reste en contact avec le sport d’élite et je peux apporter mon expérience.
En seulement deux ans et demi de présence chez Swiss Olympic, vous accédez au poste de chef du sport d’élite.
Tout est allé très vite, en partie à cause de la candidature suisse aux Jeux. Gian Gilli s’y est pleinement investi, ce qui a conduit à restructurer le département de sport d’élite. Ainsi lorsque Gian a décidé, pendant la candidature, de ne plus revenir à son poste de chef du sport d’élite, j’ai été désigné pour sa succession.

Mais Gian Gilli serait bien resté chef de mission?
C’est exact, cette tâche lui aurait plu. Mais chef de mission n’est pas un poste à 100%, plutôt un 30 à 40%. Nous avons cherché des solutions, mais le Comité exécutif de Swiss Olympic a décidé que les rôles de chef du sport d’élite et chef de mission devaient être exercés par la même personne. Cela avant tout pour rester près des fédérations.

A Sotchi, vous avez pu acquérir de l’expérience comme bras droit de Gian Gilli. Comment avez-vous vécu ces Jeux?
Ce furent des Jeux incroyables. On doit différencier le côté sportif et tout le reste. Avant les Jeux, il a circulé beaucoup d’idées négatives, en partie avec raison. Sur le plan sportif, tout a bien fonctionné grâce à Dario Cologna, qui, avec sa première médaille d’or, a allumé le feu d’artifice. Son début de Jeux a aidé la délégation. Il a régné ensuite une superbe ambiance.

Comme nouveau chef de mission, vous devenez l’un des plus importants fonctionnaires du sport en Suisse. Etait-ce un but?
Il y a quatre ans,  je ne rêvais pas à ce poste. C’est pourquoi on ne peut pas parler d’un objectif de carrière. Il me trottait dans la tête que je voulais rester en contact avec le monde olympique. Le CIO m’intéressait et aussi le comité national olympique. Las, c’était un rêve d’y travailler. Il s’est assez vite concrétisé. J’ai eu la chance d’être là au bon moment et au bon endroit. En tant que chef de mission, je ne veux pas être le centre du monde, mais travailler en arrière-plan. Je veux contribuer à offrir à l’athlète un environnement optimal. Mais les exigences des différentes disciplines sont incroyablement variées.

Vous étiez-vous même un sportif d’élite, et médaillé. Un avantage?
L’avantage est qu’en tant qu’ancien sportif, je sais ce que les athlètes attendent aux Jeux olympiques. J’ai vécu les deux côtés. A Turin, nous étions très déçus de rentrer à la maison sans médaille alors que nous figurions parmi les favoris. J’ai beaucoup appris de cette expérience. C’est pourquoi j’ai pu terminer ma carrière avec une médaille quatre ans plus tard. Je connais la différence entre des JO et des championnats d’Europe ou du monde de ma propre expérience. On martèle souvent aux sportifs que les Jeux c’est comme toutes les autres compétitions. Mais les Jeux c’est autre chose.

Vous remplirez votre nouveau rôle dans deux ans à Rio. Vous êtes-vous déjà rendu sur les lieux?
J’y suis allé une fois. La prochaine visite aura lieu cet été. Les Brésiliens sont plein de joie de vivre, mais nous nous attendons à une mission difficile sur le plan de l’organisation parce que comme avant Sotchi, il y a beaucoup de questions qui demeurent ouvertes.

Est-ce que la Suisse peut encore organiser des JO d’hiver?
Oui. J’en suis persuadé! Nous ne devons pas nous comparer à Sotchi. Quand on compare avec la grandeur de la Russie, ce n’est même pas imposant. Nous devons nous adapter à notre grandeur et à nos possibilités. Je suis vraiment persuadé que la Suisse pourrait organiser de très beaux Jeux, qui pourraient être durables. La Suisse pourrait monter un grand projet, où non pas une seule région serait concernée mais toute la Suisse.

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