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Sotchi

La sélection olympique américaine suscite la polémique

L'équipe dévoilée hier par Sean Simpson n'a engendré aucun tollé. Une vérité helvétique, une question de réservoir de joueurs potentiellement olympiques. Aux Etats-Unis, le feu a pris le 1er janvier et l'annonce de la sélection appelée à faire mieux que la médaille d'argent décrochée en 2010 à Vancouver. Les noms des élus à peine lâchés dans l'arène, devant les 105 491 spectateurs du «Winter Classic» de NHL, la météo est passée à l'orage. Via Tweeter, Mike Modano, une légende de là-bas, amorce le mouvement: «Comment se fait-il que Bobby Ryan ne soit pas retenu?» Bobby Ryan, c'est le bijou offensif des Ottawa Senators, un attaquant qui collectionne les campagnes de NHL à plus de 30 buts.

LE CAS RYAN

Appelé à également s'expliquer sur les absences, étranges, des défenseurs vedettes Keith Yandle (Phœnix Coyotes) et Erik Johnson (Colorado Avalanche), le manager général David Poile lâche de grands principes: «Nous n'avons pas retenu les 25 meilleurs joueurs, nous avons choisi les 25 joueurs qui, selon nous, vont nous offrir les meilleures chances de décrocher l'or à Sotchi. Nous comptons aujourd'hui sur le plus vaste réservoir de talents que les Etats-Unis n'ont jamais connu. Cette situation nous oblige à des choix difficiles.» Une vaine tentative d'apaisement.

 

La machine à grognements s'emballe quand Brian Burke, sciemment, rallume les poudres. Brian Burke, c'est le big boss des Calgary Flames, le directeur du personnel de la sélection olympique US. Il dit: «Bobby Ryan est un joueur passif. Il manque d'intensité, un mot qui ne fera jamais partie de son vocabulaire. D'ailleurs, il ne peut même pas l'épeler!» Burke, un dirigeant de la vielle école, celui qui a renvoyé Sven Bärtschi en ligues mineures. Une assignation qui a coûté au Bernois sa place à Sotchi. «Il y a trois zones dans le hockey et Bärtschi n'est pas assez intéressé par deux de celles-ci. Il ne s'applique qu'en zone offensive», avait alors décrété Burke.

PASSIF

Souillé, courroucé, Bobby Ryan répond: «On aurait pu se contenter de m'exclure de l'équipe. Je me sens dénigré par tout ce qui se passe.» Pompier au service de la cause générale, le «GM» David Poile sera contraint de présenter des excuses publiques à l'attaquant des Senators. «Oui, je tiens à m'excuser. Si on avait déclaré ce genre de choses à mon sujet, je serais également très déçu.» La sélection US n'existe pour l'heure que sur le papier mais déjà, elle vacille. A Sotchi, seule la réussite la sauvera.

Aujourd'hui, Hockey Canada officialisera sa liste olympique. Une liste monstrueuse, bien sûr. Avec ou sans P.K. Subban, l'étoile noire de la défense du Canadien de Montréal? Une nation est prête à s'embraser.

LK

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