Vous êtes ici

Nouveau Musée de Bienne

Karl Walser: inspiré par le Japon

Les objets sortent des murs du Nouveau Musée de Bienne. Dans ce cinquième volet, nous découvrons à travers une peinture du Biennois, Karl Walser, la fascination des occidentaux pour le Japon.

Œuvre intitulée «Fête sur la rivière Ponto cho machi à Kyoto» qui a été peinte en 1908 par le Biennois Karl Walser. Photo: Patrick Weyeneth/ NMB

Aude Zuber

La directrice de l’institution Bernadette Walter et le conservateur du département d’histoire Florian Eitel ont sélectionné six objets pour Le Journal du Jura. Ceux-ci témoignent d’événements historiques, du passé industriel ou reflètent les goûts et l’esthétisme des Biennois d’autrefois.

Karl Walser au Japon
Le peintre biennois Karl Walser est fasciné par le Japon. En 1908, il décide alors de partir en voyage au pays du Soleil-Levant pour plusieurs mois. Il découvre la culture nipponne. Il assiste notamment aux spectaculaires théâtres Kabuki. Dans de telles pièces, des acteurs maquillés chantent et dansent avec habileté technique. Il s’en inspire pour réaliser une série d’aquarelles et de peintures à l’huile.

Un art influencé par la culture nippone
Son œuvre intitulée «Fête sur la rivière Cho Machi Ponto à Kyoto» (voir photo), datée de 1908, résulte de son séjour nippon. Sur le premier plan, on y voit des personnages accroupies portant des kimonos en coton léger. Ceux-ci sont entourés de lanternes et lampions. A l’horizon, plusieurs chapiteaux et maisons à thé sont visibles. L’artiste parvient à capturer une atmosphère nocturne. Quant au style, des couleurs solides et une construction en diagonale se dégagent.

Japonisme
Karl Walser n’était pas le seul à se passionner pour le Japon. A partir de 1858, le pays du Soleil-Levant ouvre son commerce à l’occident. Non seulement les échanges économiques se développent mais également ceux de nature artistique. Un nombre important de peintres, écrivains et décorateurs européens s’inspirent du Japon pour créer leur œuvre. Le mouvement prenant de l’ampleur, le critique d’art et collectionneur français, Philippe Burty, invente même, en 1872, le terme de «japonisme» pour décrire cette fascination des artistes occidentaux pour le pays du Soleil-Levant. Parmi eux figurent les plus grands peintres tels que Vincent Van Gogh, Claude Monet, Henri de Toulouse-Lautrec, Henri Matisse, Edgard Degas ou encore le Suisse Paul Klee.

Un engouement sans fin
Aujourd’hui encore la fascination pour le Japon persiste. Que ça soit pour l’estampe, les mangas, les arts martiaux, l’esthétique des jardins, les tatouages ou encore les pratiques religieuses. L’influence du pays du Soleil-Levant sur l’occident –japonisme– a-t-elle réellement cessée au début du 20e siècle comme le prétend les manuels scolaires?

 

Le début des relations helvetico-japonaise:
La Suisse joue un rôle de pionnier en termes d’intérêts envers le Japon. En 1863, la première délégation commerciale helvétique, dirigée par Aimé Humbert, représentant de l’industrie horlogère, arrive au Pays du Soleil-Levant. Un traité bilatéral de commerce et d’amitié né de cette rencontre.

Objets à découvrir:
Cette peinture et encore bien d’autres objets peuvent être appréciés dans les expositions du Nouveau Musée de Bienne.
Adresse: Faubourg du Lac 52, 2501 Bienne
Heures d’ouverture : mardi - dimanche, 11h – 17h

Articles correspondant: Région »