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Fête de la tête-de-moine

«Quel cirque pour un fromage!»

Le site historique de Bellelay a accueilli 6000 personnes malgré une météo franchement détestable

La Fête de la tête-de-moine, c'est avant tout celle des fins gourmets.

Blaise Droz

Il a beau être alémanique à la base Hans Stöckli le parrain de cette édition de la Fête de la tête-de-moine, ce n’est pas ce qui l’empêche de bien connaître les finesses de la langue française. Lors de la cérémonie d’ouverture de la deuxième édition de cette belle manifestation, samedi matin, il a mis à contribution toute la puissance de son organe vocal pour tonitruer «Quel cirque pour un fromage!»

Il faut dire que l’on se trouvait sous le chapiteau du Cirque Starlight, installé là pour la circonstance.

La pluie n’a pas vaincu
Une chance de disposer de ce vaste chapiteau, parce que pour la deuxième année consécutive Dame météo s’est prise de nostalgie pour le Général Hiver qu’elle a tenté de convier à la fête. Cette dernière a bien malencontreusement attiré une nouvelle fois des averses frisquettes et abondantes pour ne pas dire continuelles le samedi après-midi.

L’an dernier, les organisateurs s’en plaignaient déjà mais Olivier Isler a dû admettre que cela a été pire encore cette année. «On est mouillés jusqu’aux os!», rigolait-il en fin d’après-midi. Du coup, l’affluence est tombée de 7000 à 6000 visiteurs, ce qui reste néanmoins un chiffre remarquable qui témoigne de l’intérêt que suscite cette manifestation.

Curieux de la provenance de leurs hôtes, les organisateurs ont fait quelque fois la tournée des parkings afin d’estimer leur provenance.

«Il y a eu beaucoup de Romands, Valaisans et Vaudois en particulier. Très présentes l’année dernière, les alémaniques sont restés fidèles en provenance de Bâle et de Zurich notamment. Quant aux voisins étrangers, ils ont aussi fait honneur à la fête de notre cher fromage.»

Le concours de dégustation a de nouveau attiré beaucoup de fins becs qui ont apporté la preuve que la passion de la tête de moine est bien vivante dans la région et qu’il existe une certaine fierté de s’y connaître un brin.

Avec passion
Présentées sur deux grandes tables rondes, six meules de tête-de-moine Classique et six de tête-de-moine Réserve étaient posées sur autant de girolles et il suffisait aux participants de confectionner leurs rosettes pour les humer et de les déguster afin de les comparer comme le feraient des professionnels en retournant vers l’une ou l’autre autant de fois que nécessaire pour finalement formuler leur jugement et l’inscrire sur leur bulletin de vote. Tout ceci évidemment à l’aveugle, sans connaître l’origine de chacune d’elles.

Les grands vainqueurs
Au terme de ces dégustations c’est la fromagerie Von Bueren de Villeret qui l’a emporté dans la catégorie Classique et la nouvelle fromagerie de La Suze de Corgémont qui s’est octroyé le prix du public en catégorie Réserve. Deux fabricants habitués aux distinctions internationales. Pour les 406 participants qui se sont appliqués à ce test passionnant, il est intéressant de savoir qu’il s’agissait respectivement des numéros 2 et 8. 

A relever que malgré son déménagement survenu dans l’intervalle, le fromager Harald Kaempf a réussi un remarquable doublé, puisque l’an dernier il avait déjà remporté la Girolle d’Or, en catégorie Classique alors que la fromagerie Spielhofer de Saint-Imier avait remporté la catégorie Réserve.

Olivier Isler remarque cependant qu’aucun des deux vainqueurs n’a creusé un substantiel écart sur ses concurrents. Tous les participants pourront témoigner qu’il n’était pas évident du tout de se prononcer, tant la qualité de chaque produit était remarquable

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